Comment parler du deuil?
Le deuil est un sujet qui me tient particulièrement à coeur, et je constate que de l’évoquer est encore tabou dans notre société. Nous avons tendance à associer le deuil à la mort d’un individu, ou d’un animal.
Le parcours de deuil de chaque individu est unique, et il s’inscrit dans l’histoire de chacun de différente manière. Il n’y a aucune recette magique pour nous éviter cette souffrance.
Suite à l’annonce d’un décès, notre réaction nous mêle dans un sentiment de tristesse, de désespoir voire de dégoût, ou de culpabilité. https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil.
Comme on peut s’y attendre, le deuil est un traumatisme dont les répercussions sont de l’ordre physiques, psychologiques, relationnelles, sociales et spirituelles. De plus, elles se font sentir tout au long de la vie.
La caractéristique principale du deuil est que, c’est un révélateur de soi et de nos relations.
En effet, il réorganise notre vie, nos priorités, nos valeurs, nos besoins, nos limites tout en permettant de regarder la réalité en face.
Le deuil, ce n’est pas que la perte d’un être cher.
Le deuil n’est pas que le mort d’un être cher. Celui-ci marque toutes les fins de cycles. Il s’applique à tous les domaines de vie dés lors qu’il y a rupture ou perte (professionnelle, amicale, sentimentale, sociale, part de soi, projets, illusions…)
Il existe plusieurs deuil.
- Deuil événementiel : événement imposé, comme un décès, un licenciement, un accident, une rupture amoureuse…
- Deuil contextuel : pour donner suite à une prise de conscience que la situation vécue nécessite qu’on laisse aller le passé.
- Deuil rationnel : ni un événement, ni un contexte. On identifie des sujets qui nous bloquent dans notre croissance et on décide de faire le deuil pour aller mieux.
Les ruptures et les pertes s’accompagnent de chagrin et de douleur. Elles invitent à la résilience et à l’engagement dans un processus créatif d’évolution.
Pour Boris Cyrulnik psychiatre et psychanalyste, la résilience, c’est la reprise d’un nouveau développement après un fracas traumatique. C’est à dire se reconstruire autrement après une perte.
Le deuil est universel. Personne n’y échappe : les épreuves, les ruptures, les pertes font partie de la vie et nous rappellent à nos limitations, notre impermanence. Il nous ramène à notre condition humaine. C’est à dire, que nous sommes des « êtres mortels ».
Les 7 étapes du deuil
Cette période se situe en 7 étapes et elle est particulièrement éprouvante émotionnellement. L’annonce du deuil est un choc qui peut avoir une intensité très forte.

Les différentes phases du processus
- Le choc. Première émotion à l’annonce
- Le déni. C’est un mécanisme de défense. C’est le refus de croire à l’information
- La colère…
- La dépression et la tristesse, souvent suivi de la culpabilité
- La résignation
- L’acceptation
- La reconstruction
Faire le deuil d’une personne est une réalité de la vie qui peut parfois être éprouvante. Elle se compose en plusieurs phases.
La durée du deuil est différente d’une personne à l’autre. Elle peut variée de 6 mois à plusieurs années. C’est un chemin qui se traverse en se remettant en mouvement, doucement, pas après pas, étape par étape.
Comment faire son deuil
Être en deuil ou faire son deuil est un ETAT. En aucun cas c’est une identité. C’est une crise identitaire. Cette situation entraine un perte de sens et de déstabilisation, qui se manifeste sur une ronde d’émotion que l’on nomme « la grande braille ».
Plus notre attachement affectif envers cette personne ou animal ou situation, est fort, plus nous souffrons.
Cette souffrance liée est un processus naturel de cicatrisation puisqu’il demande un temps de réorganisation psychique.
De plus, dans notre société occidentale, il n’est pas toujours facile de parler de deuil et de se faire accompagner.
Quelles sont les conséquences du deuil?
Tout d’abord, le deuil entraine de la souffrance et son intensité lui confère un aspect particulier. La rupture du lien avec une personne aimée constitue toujours un ébranlement interne profond.
Le deuil :
- Bouscule les repères sociaux, psychologique, spirituels. C’est une rupture de vie dans nos histoires de vie
- Sollicite des efforts d’adaptation.
- Plonge toute personne dans un nouveau cycle. La page blanche s’ouvre et celle-ci plonge la personne dans l’inconnu. Cette phase est souvent angoissante.
- Est une source d’errance dans le cheminement psychologique
- Pour Christophe Fauré psychiatre, auteur de Vivre le deuil au jour le jour, le deuil demande un engagement de travail. https://christophefaure.com/vivre-le-deuil-au-jour-le-jour-nouvelle-edition/
Comment se faire accompagner et pourquoi?
En 2003, J’ai perdu mon père et à cette époque, je ne connaissais pas l’art-thérapie, ni les accompagnements existants pour me faire accompagner. Cela a été une période difficile et j’ai dû faire face à cette situation. Je me suis sentie perdue, désemparée. Mon père s’en est allée, et j’ai réalisé que mon meilleur ami, mon confident était parti avec lui. Mon monde s’écroulait. Je n’avais plus de repères. De lui, Il ne me restait que l’odeur de ses cigarettes qui avaient ternies les papiers de son appartement.
Je ne savais quoi penser et je me suis sentie anéantie.
Comme le souligne Jean D’Ormesson : « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants ».
Forte de mon expérience, je comprends la difficulté de ce passage.
L’accompagnement d’une personne en deuil exige : Un savoir concernant le processus de deuil et d’écoute et nécessite souvent le soutien d’autrui faisant preuve d’empathie.
Il existe divers accompagnements pour cheminer et faire face à ces pertes.
C’est ainsi que je me suis formée avec « le carnet de deuil » de Nathalie Hanot. https://www.youtube.com/watch?v=ZqnIrWsLCRI
Je vous propose aujourd’hui de prendre un temps pour vous reconstruire tout en honorant votre deuil.
Retrouvez mes ateliers sur https://celinemorere.fr/ateliers/
En savoir plus, cliquez sur ce lien. https://youtu.be/7AY_9atQ2DU.
Céline Morère